Déjà vainqueurs de la technical race samedi, Titouan Puyo (Big Bananas surf club) et Mélanie Lafenêtre (La Cigale surf club) ont remporté très facilement la longue distance de 12 km des championnats de France 2022 de stand up paddle, ce dimanche à St Raphaël (Var). Le Calédonien Puyo réalise le premier doublé de l’histoire du Sup en remportant les quatre titres mis en jeu à Lyon (eaux intérieures) et St Raphaël (milieu maritime)*.
A quelques jours du départ pour les championnats du monde ISA de Porto Rico (28 oct. – 6 nov.), Titouan Puyo a signé un 12e et un 13e titre nationaux qui viennent garnir son imposante armoire à trophées. Leader incontesté et incontestable du Sup tricolore, le Calédonien a survolé les débats sur la Méditerranée après avoir été titillé sur le Rhône voici trois semaines. Il a surtout fait le plein de confiance avant le départ pour les Caraïbes. Double champion du monde (2014 et 2019), Puyo (31 ans) entend bien signer un nouveau succès planétaire dans les eaux chaudes de San Juan et porter la France sur la plus haute marche du podium des nations comme lors de la dernière édition (2019).
Après sa démonstration de la veille, Puyo a mis une nouvelle fois tout le monde d’accord aujourd’hui sur les bumps méditerranéens. En sortant le grand jeu du physique mais aussi, et surtout, de la tactique. Tandis que le peloton filait au large, le « marin » du Pacifique prenait l’option au près. Une stratégie payante après un départ moyen.
La stratégie du près a payé
Parti très fort, Ludovic Teulade s’essoufflait vite. Derrière Martin Vitry et Vaic Garioud prenaient la tête de la course en compagnie des Guadeloupéens Melvyn Mouret et Romuald Mamadou. Pendant ce temps, Puyo entamait sa remontée et passait à l’offensive en longeant la côte, filant de pointe en pointe, au plus court. Le peloton était distancé et finissait par éclater. Seuls Martin Vitry et Ludovic Teulade restaient ensemble en profitant de leur expérience des vagues. Plus en difficulté, Vaïc Garioud avait du mal à tenir le rythme et se laissait distancer pour le podium. Filant grand train, Puyo rejoignait et doublait Mélanie Lafenêtre juste avant le Lion de mer, alors en tête de la course féminine, partie 10 minutes plus tôt. Puyo pouvait débouler sur la ligne d’arrivée avec le sourire et la satisfaction du devoir (bien) accompli. Derrière, Vitry contrôlait pour prendre la deuxième place devant Teulade, alors que Garioud maintenant le duo guadeloupéen Mouret/Mamadou à près de deux minutes.
Les deux amis franchissaient la ligne d’arrivée main dans la main en compagnie de… Mélanie Lafenêtre, première femme à en finir avec les 12 km de course. Un moment fort en émotion pour les trois amis. Championne de France de longue distance (presque) à la maison, Lafenêtre (22 ans) a, elle, fait (presque bis) aussi bien que Puyo en remportant trois ses quatre titres nationaux en 2022. Revancharde après avoir « lâché » le titre sur la longue distance à Lyon, où Fanny Tessier a donné une leçon tactique, la Varoise n’a laissé le soin à personne de lui voler la vedette à la maison.
Séquence émotions pour Lafenêtre à l’arrivée
Survoltée, celle qui concède « vivre actuellement ses meilleurs moments » en Sup, a fait main basse sur les deux courses du week-end, avec une insolente facilité. Sur le podium l’an dernier à l’Île de Ré (2e en LD et 3e en TR), Lafenêtre voulait remettre les pendules à l’heure et la pagaie à l’endroit sur un plan d’eau qu’elle affectionne. Du vent, de la houle, du soleil, le terrain de jeu, Son terrain de jeu, était idéal pour, comme Puyo, faire le plein d’énergie avant le départ pour San Juan de Porto Rico. Directement en tête de la course au plus proche de la côte, Lafenêtre n’a jamais été inquiété durant les 74 minutes d’effort en cavalière seule. Iona Rivet ayant mené Fanny Tessier et Agathe Rodier vers le large où le trio est resté longtemps à la même hauteur que Lafenêtre avant de se faire distancer. Rodier à bout de souffle préférait jeter la pagaie, avant que Rivet ne lâche Tessier pour aller chercher la deuxième place cinq minutes après la séquence émotions entre la nouvelle championne de France et ses amis antillais.
Comme la veille, et comme à Lyon, l’école calédonienne a soufflé le show. Hormis le maître Puyo, les deux nouveaux Jedis Vaïc Garioud et Alexis Eschenbrenner se sont imposés dans leur catégorie respective. Pour Garioud, la saison n’est pas encore terminée puisqu’il sera lui aussi à Porto Rico avec les Bleus pour ses premiers Mondiaux. Son grand frère, Noïc, resté à Nouméa, les y rejoindra dans quelques jours.
Un grand bravo à toute l’équipe d’extrême Glisse Evénement qui co-organisait avec la Fédération Française de Surf ces championnats de France 2022, bénis des Dieux du Sup Race avec des conditions magiques durant tout le week-end et de grands et beaux vainqueurs.
RÉACTIONS
Titouan Puyo, champion de France de technical race
« C’était sympa, c’était le mieux qu’on pouvait avoir aujourd’hui. Avoir le vent dans le dos, le long de la côte, ça glissait. Je répète ce que j’ai dis hier (samedi), ce sont des conditions que j’affectionne. Les efforts payent, quand j’accélè et que ça glisse, c’est bien. J’ai assuré, j’ai pu gérer mon effort en regardant derrière moi. Je préfère aller au plus court et j’ai donc pris l’option de viser chaque pointe rocheuse du parcours. Le vent ne donnait pas trop envie d’aller au large. C’était pas mal de rester près du rivage car la houle s’enroulait autour de la côte. »
Mélanie Lafenêtre, championne de France de technical race
« C’était une super course ! Je n’ai pris que du plaisir. C’était une longue distance rêvée avec du vent et des vagues. Gagner, c’est le pompon sur la Garonne (rires). Je ne voyais pas ce qui se passait derrière moi, je ne voyais que le bateau ouvreur. A la fin c’était un peu difficile. Pas mal de garçons m’ont dépassé. J’ai eu le plaisir d’arriver en même temps que les gars de Guadeloupe, ça faisait longtemps que je ne les avais pas vus. C’était une arrivée avec beaucoup d’émotions. »
LES RÉSULTATS
* Exception faite de l’Ultra Longue Distance qui se tient depuis 2021 sur la Dordogne.